lundi 15 juin 2009

Rageuse Anja





Quote of the day
" I long for the raised voice, the howl of rage or love."*

A l'heure d'aujourd'hui, je peux dire que j'ai écumé quelques salles de concerts et rares sont les artistes qui m'ont laissé des traces comme celle qu'Anja vient d'imprimer.
Je crois que je peux compter sur les doigts d'une seule main, ceux qui ont su marquer à jamais leur empreinte dans ma mémoire.
Récemment, Daft Punk & Tom Waits y sont parvenus. Vous me direz : quel rapport entre Daft Punk et Tom Waits ? Et bien la même sensation de communion entre un artiste et son public. Pour les DP par l'effet de masse qu'ils provoquent et pour Tom Waits l'étrange sensation qu'il y a de l'amour à l'état pur qui flotte dans la salle quand il est sur scène.

C'est assez étrange à exprimer, mais hier soir, dès les premières notes de piano, Anja a litteralement attrapé mon coeur. Viscéralement.
Elle a ce talent rare de vous envoûter et d'aller chercher ce qu'il y a de plus profond. Elle vous tient jusqu'au bout, avec la même intensité du début à la fin.
Elle vous évoque les violentes et lyriques Fiona Apple ou Tori Amos et sa voix vous fait penser à celle de la rageuse Diamanda Galas.

Et puis ce fut fini et je suis sortie. Mais je n'en suis toujours pas revenue..

Je ne suis pas très douée pour exprimer tout ça par des mots mais quelqu'un a très bien su le faire à propos d'Anja Plaschg alias Soap&Skin :

"Dans le civil, la frêle et jolie jeune femme est attendrissante comme, je ne sais pas moi, un petit moineau ébouriffé par la pluie ? Fragile, timide, vulnérable... des adjectifs qui réveillent immanquablement les mâles instincts protecteurs. Mais dès qu'elle s'installe derrière son piano, Anja Plaschg déploie - filons la (superbe) métaphore ailée - l'aigle majestueux qui plane en elle. Et brusquement, le proverbial Instinct Du Macho se mue en fascination, puis en tréssaillement : bref, on fait moins le malin.

Cette Viennoise d'à peine 18 ans compose sous le nom de Soap & Skin des chansons aussi sublimes que bouleversantes. D'une tristesse infinie, "Spiracle", "Mr gaunt PT1000" ou "Cynthia" révèlent chez cette étudiante en art la puissance émotionnelle d'une Chan Marshall des débuts (époque Moon Pix), le tact lacrymo-folk d'une Sybille Baier, l'esprit prématurément torturé d'une Fiona Apple mais avec une solennité intimidante, un aplomb ténébreux qui rappellent la froide Teutone Nico."
Posté par Slick Rick sur fluctuat.net


Des images de cette soirée chez Retro Apple.
Pour écouter la session dans son intégralité, ça se passe Chez Lenoir.

* Leslie Fiedler

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